Bank run : après le blocage de l’assurance-vie, le blocage des comptes courants ?
Puisque l’on vous dit que la crise financière est derrière nous ! Inutile donc de cĂ©der Ă la panique. En revanche, tous les mĂ©canismes, mis en place depuis 2008, pour un système bancaire plus solide, semblent encore montrer quelques signes de faiblesse. Les politiques de tous bords semblent bien moins convaincus que nous, malgrĂ© leurs discours, que ce petit monde financier soit totalement assaini (sic). Les faits rĂ©cents, avec la Banco Popular, montrent en effet le contraire.
Après le blocage de l’assurance-vie, le blocage des comptes courants refait surface
Ainsi, après la possible mise en application d’un blocage temporaire des capitaux sur les contrats d’[a[assurance-vie]a] en France, voici maintenant que l’UE rĂ©flĂ©chit Ă la mise en place d’un blocage des comptes courants, en dessous des 100.000€ de la garantie bancaire, au sein des pays de l’Union. Histoire de ne pas provoquer de nouvelles faillites bancaires...
Au-delà de 100.000€, la BCE rase gratis
La garantie bancaire, dans la zone Euro, est de 100.000€ par banque et par client. Au-delĂ , rien n’est garanti, le client peut perdre tous ses avoirs. C’est la règle depuis l’Ă©tĂ© 2015. Ce qui est donc nouveau, mais uniquement en discussion pour le moment, c’est la possibilitĂ© de bloquer les avoirs en dessous des 100.000€ de dĂ©pĂ´ts. On ne parle plus ici de confiscation des avoirs, mais uniquement de blocage. Nous voici donc rassurĂ©s (sic).
Gel des avoirs sur les comptes à vue en dessous des 100.000€
Des pays membres de l’Union europĂ©enne envisagent des mesures qui les autoriseraient Ă geler provisoirement les comptes bancaires pour Ă©viter toute ruĂ©e aux guichets, montre un document europĂ©en dont Reuters a pris connaissance. Le projet, Ă l’Ă©tude depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, intervient moins de deux mois après une telle ruĂ©e aux guichets de la banque espagnole Banco Popular, qui a contribuĂ© Ă son effondrement.
Donner aux autoritĂ©s le pouvoir de bloquer les comptes momentanĂ©ment est un "choix envisageable", suivant le document Ă©laborĂ© par la prĂ©sidence estonienne de l’UE, laquelle admet que le sujet divise les Etats membres. Ceux qui ont dĂ©jĂ prĂ©vu un moratoire sur les versements bancaires lors d’une procĂ©dure de dĂ©pĂ´t de bilan, comme l’Allemagne, sont favorables Ă cette initiative, ont dĂ©clarĂ© des responsables.
Pour couvrir les besoins financiers immĂ©diats des dĂ©posants, le document estonien datĂ© du 10 juillet prĂ©conise un mĂ©canisme qui leur permette de retirer "au moins un montant limitĂ©". Les banques voient au contraire dans ce projet une entrave Ă l’Ă©pargne. "Nous croyons fermement que cela inciterait les dĂ©posants Ă retirer leurs fonds au plus vite", dit Charlie Bannister, de l’Association des marchĂ©s financiers en Europe (AFME), un groupe de pression bancaire.
La proposition estonienne a fait l’objet d’un premier examen le 13 juillet sans qu’une dĂ©cision soit prise, a dit un haut fonctionnaire europĂ©en. Les discussions doivent se poursuivre en septembre. Toute dĂ©cision dĂ©finitive devra faire l’objet d’une approbation du Parlement europĂ©en.
L’initiative tranche avec les propositions faites en novembre par la Commission europĂ©enne (CE), qui prĂ©voient elles aussi un gel temporaire des dĂ©pĂ´ts mais Ă l’exclusion des dĂ©pĂ´ts garantis, c’est-Ă -dire ceux infĂ©rieurs Ă 100.000 euros, l’exĂ©cutif europĂ©en craignant un "impact nĂ©gatif sur la confiance du marchĂ©".
Blocage de 5 jours ouvrés des avoirs bancaires
La proposition estonienne prĂ©voit une suspension de cinq jours ouvrĂ©s, prolongeable Ă 20 jours dans des circonstances exceptionnelles. Le droit europĂ©en prĂ©voit actuellement une suspension de deux jours de certains versements dans le cas d’un Ă©tablissement en situation de faillite mais le moratoire n’englobe pas les dĂ©pĂ´ts.
Beaucoup d’Etat sont favorables Ă une suspension des paiements seulement durant la pĂ©riode de liquidation (rĂ©solution) d’une banque faillie, soit la procĂ©dure qui impose des pertes aux investisseurs et peut-ĂŞtre aussi aux dĂ©pĂ´ts non garantis, tout en prĂ©servant la continuitĂ© de l’exploitation, rĂ©sume ainsi la dĂ©pĂŞche Reuters.