Chute de la bourse / bear market : Wall Street a franchi le seuil des 20% de baisse, les indices europĂ©ens vont suivre

Bear market

Bear market : cette traduction littĂ©rale, qui ne veut Ă©videmment rien dire en français, marchĂ© “ours”, est une mĂ©taphore pour indiquer une baisse importante des cours (de l’ordre de 20%), car l’ours se bat en donnant des coups de haut en bas. Ă€ l’inverse les bulls (taureaux) de battent avec leurs cornes en les relevant de bas en haut. L’indice phare de Wall Street a reculĂ© de 1,1 % lundi et franchi un seuil illustrant un marchĂ© baissier - une chute de plus de 20 % par rapport au dernier pic. Après la hausse des taux d’intĂ©rĂŞt par la FED, qui fait craindre une rĂ©cession, la politique britannique a inquiĂ©tĂ© les investisseurs. Ă€ 29.261 points, l’indice a retrouvĂ© son niveau de novembre 2020. Le S&P 500 a aussi touchĂ© son plus bas niveau cette annĂ©e.
Les marchĂ©s financiers avaient dĂ©jĂ  rĂ©agi, la semaine dernière, Ă  la troisième hausse de 0,75 point des taux d’intĂ©rĂŞt directeurs par la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine. Un message de fermetĂ© pour juguler l’inflation de la part de la banque centrale, qui va freiner l’activitĂ© des entreprises et pèse donc sur le cours des actions. La RĂ©serve fĂ©dĂ©rale a actĂ© la semaine dernière qu’une rĂ©cession pourrait ĂŞtre inĂ©vitable pour maĂ®triser l’inflation aux Etats-Unis. Or, les prix pourraient ĂŞtre longs Ă  refroidir. « Si l’on considère la pĂ©riode 1980-2000, le dĂ©lai le plus court pour ramener l’inflation Ă  2 % dans les Ă©conomies avancĂ©es a Ă©tĂ© de trois ans, mais les deux fois oĂą cela s’est produit, l’inflation Ă©tait beaucoup plus faible qu’aujourd’hui », notent les Ă©conomistes de Bank of America.
La force du dollar pourrait en outre peser sur l’activitĂ© amĂ©ricaine. Elle pĂ©nalise les exportations, tout en favorisant les importations. Le climat a en revanche fait baisser les cours du pĂ©trole. Le prix du baril de WTI, la rĂ©fĂ©rence amĂ©ricaine, a ainsi chutĂ© lourdement (-2,57 %), Ă  76,7 dollars. Pendant que le cours des actions chutait, le rendement des bons du TrĂ©sor amĂ©ricain a poursuivi sa hausse. L’obligation Ă  dix ans a ainsi enregistrĂ© un gain de 24 points de base, Ă  3,93 %. Un niveau inconnu depuis avril 2010, souligne l’agence Bloomberg.