Cyber-attaques : les assureurs pourront continuer de choisir d’assurer, ou non, le paiement des rançons

ĂŠtre assurĂ© contre les rançons ? N’est-ce pas un risque supplĂ©mentaire de se faire racketter ?

Certains Ă©voquant qu’ĂŞtre pleinement assurĂ© contre le paiement des rançons serait une mauvaise idĂ©e. Cela pourrait favoriser les cyberattaques, augmentant ainsi le risque pour les entreprises. Un amalgame avec les risques d’incendie ? Les primes d’assurance cyber ont seulement atteint 219 millions d’euros en France en 2021. L’assurance des rançons est lĂ©gale en France, mais nombre d’assureurs attendaient un feu vert officiel des autoritĂ©s afin de proposer de nouvelles offres aux entreprises. C’est dĂ©sormais chose faite, Bercy valide l’indemnisation des rançons payĂ©es aux cyber truands.

Bercy valide l’indemnisation des demandes de rançons

D’après les informations exclusives publiĂ©es par Les Echos, le ministère de l’Economie donne son feu vert pour les indemnisations des rançons en cas d’attaque cyber, Ă  condition que l’entreprise victime porte plainte. Il n’y aura donc pas d’exception française sur les cyber-rançons. Le ministère de l’Economie acte Ă  son tour le principe d’indemnisation des rançons payĂ©es par les entreprises et autres entitĂ©s visĂ©es par les pirates du Net. A condition que la victime porte plainte, stipule le très attendu rapport de Bercy pour « Le dĂ©veloppement de l’assurance cyber  ».
«  Ce projet de loi, qui s’appuie sur les travaux de notre groupe de travail, constitue un point d’Ă©quilibre entre la volontĂ© de ne pas financer l’Ă©cosystème des cyberattaquants et la volontĂ© d’Ă©viter la mort de PME et TPE touchĂ©es par une attaque  », explique Bercy. En France, la rançon moyenne rĂ©clamĂ©e atteignait environ 6.400 euros en 2021, en hausse de 50 % par an depuis 2016, mais certaines demandes se chiffrent en millions d’euros
Dès le dĂ©but d’annĂ©e, le Haut ComitĂ© juridique de la place financière de Paris, saisi par Bercy, avait pris position en faveur de l’indemnisation des rançongiciels par les assureurs . A l’inverse, l’Agence nationale de la sĂ©curitĂ© des systèmes d’information (ANSSI) prĂ´ne de son cĂ´tĂ© une interdiction , tout comme un rapport parlementaire publiĂ© fin 2021, ou bien « un encadrement strict ».

Qui s’assure contre le paiement des rançons ?

Les grandes entreprises sont les principales utilisatrices de contrats vendus par une poignĂ©e d’acteurs : AXA et les anglo-saxons Chubb, AIG et Beazley. L’an dernier, une dizaine de groupes français y ont toutefois renoncĂ© , jugeant les garanties trop limitĂ©es ou trop chères, selon l’Association des managers de risques (Amrae).

Les cyberattaques ne visent pas que les plus faibles

Après Nvidia et Samsung, le groupe de pirates Lapsus$ aurait fait une nouvelle victime, Microsoft. Lapsus$ a publiĂ© une capture d’Ă©cran de l’outil interne utilisĂ© par les dĂ©veloppeurs de l’Ă©diteur, sans rien revendiquer pour le moment. Le groupe de pirates Lapsus$ avait dĂ©jĂ  attaquĂ© Samsung et Nvidia en faisant notamment du chantage au fabricant de cartes graphiques pour qu’il retire sa limitation sur le minage de cryptomonnaies. Nvidia n’ayant pas cĂ©dĂ©, le groupe a commencĂ© Ă  publier les informations qu’il avait dĂ©robĂ©es.
Ce dimanche, une capture d’Ă©cran a Ă©tĂ© publiĂ©e sur la chaĂ®ne Telegram de Lapsus$. Cette capture y fait figurer la plateforme Azure DevOps, l’outil interne de Microsoft. On peut y apercevoir notamment les dossiers de travail de Bing ou encore de Cortana. La capture d’Ă©cran a Ă©tĂ© rapidement retirĂ©e de Telegram en promettant de la republier plus tard avec probablement des revendications. De son cĂ´tĂ©, Microsoft a rĂ©agi en confirmant avoir ouvert une enquĂŞte interne pour trouver l’origine de cette intrusion.