Hausse de salaire de 1000 euros bruts par mois pour les juges judiciaires, graduellement, jusqu’en 2027

1000 euros bruts par mois d’augmentation

Le gouvernement va augmenter de 1.000 euros bruts par mois les juges judiciaires, sur le quinquennat. Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a annoncĂ© ce lundi un alignement de leur rĂ©munĂ©ration sur celle des juges administratifs. Le budget de la Justice augmentera de 8 % en 2023. Le gouvernement veut stopper la dĂ©valorisation du mĂ©tier de juge. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncĂ© ce lundi que leur rĂ©munĂ©ration mensuelle brute serait augmentĂ©e en moyenne de 1.000 euros sur le quinquennat. Une revalorisation qu’il a qualifiĂ©e d’« inĂ©dite » et de « considĂ©rable », visant Ă  mettre les salaires des juges judiciaires au mĂŞme niveau que ceux de leurs collègues des juridictions administratives.
Le garde des Sceaux, sur BFMTv, n’est pas entrĂ© dans les dĂ©tails. Dans son entourage, on indique que cette mesure devrait coĂ»ter en annĂ©e pleine 120 millions d’euros et qu’elle commencerait Ă  s’appliquer en octobre 2023.

Un écart de rémunération entre les juges administratifs et les juges judiciaires

La fiche de paie des magistrats de l’ordre judiciaire, qui englobe la justice civile et pĂ©nale, n’a pas Ă©tĂ© revalorisĂ©e « depuis 1996 », a soulignĂ© le ministre. Il en rĂ©sulte un dĂ©crochage avec celle des juges administratifs dont la mission est de statuer sur les litiges avec l’administration. Un Ă©cart de rĂ©munĂ©ration qui se situe actuellement autour de 20%, Ă  charge de travail Ă©quivalente. Il serait dĂ» Ă  la diffĂ©rence de statut des deux corps de magistrats. Les juges administratifs sont des hauts fonctionnaires dont le traitement relève des règles d’Ă©volution de la fonction publique. Pas les juges judiciaires, qui dĂ©pendent de la Chancellerie.

Crise de vocations

Pour ce dernier, l’enjeu n’est pas seulement de rĂ©tablir l’Ă©quitĂ© salariale, il est aussi de redonner de l’attractivitĂ© Ă  une profession traversĂ©e par une vĂ©ritable crise de vocations. Selon le rapport de la commission ad hoc chargĂ© d’instruire les Etats gĂ©nĂ©raux de la justice, dĂ©voilĂ© cet Ă©tĂ©, la crĂ©ation de 1.500 postes de juges est une ardente obligation si l’on veut stopper la dĂ©gradation de l’institution judiciaire et son cortège de problèmes : tribunaux engorgĂ©s, magistrats surmenĂ©s et sous pression, montĂ©e des jugements en appel…

Un « système Ă  bout de souffle »

François Molins, procureur gĂ©nĂ©ral près la Cour de cassation, et Chantal Arens, première prĂ©sidente de la Cour de cassation, s’en Ă©taient fait l’Ă©cho auprès du chef de l’Etat, pointant un « système Ă  bout de souffle » et en Ă©tat de « dĂ©labrement avancĂ© » de l’institution. Pour y remĂ©dier, le gouvernement met les bouchĂ©es doubles. Un plan d’action rĂ©sultant de ces Etats gĂ©nĂ©raux doit ĂŞtre prĂ©sentĂ© dans le courant du mois prochain.