93% des salariés augmentés en 2022

C’est surtout décevant pour les 7% de salariés dont le salaire n’a pas été augmenté en 2022. Compte-tenu de cette inflation galopante, il est fort probable que leur salaire soit revu à la hausse en 2023. Du côté des hausses de salaires effectuées en 2022, il existe une telle disparité qu’évoquer une hausse moyenne ne veut pas dire grand chose. Toutefois, même des entreprises en grande difficultés financières, à l’instar d’Air France, arrivent à passer des hausses de salaires conséquentes : +5% de hausse de salaire pour les 38.000 salariés Air France et le versement d’une prime de 1000 euros. Oui, mais toutes les entreprises en France ne sont pas Air France, le taux médian des hausses de salaires devrait tourner autour des 3% en 2022 selon le cabinet LHH [1]. Le taux médian pour les ouvriers/techniciens serait de +3.5% et de 3% pour les cadres. Pour la Banque de France, la hausse moyenne (en non plus médiane) devrait être de 5.4% en 2022.

Et pour 2023 ? Hausse moyenne de 5.5% !

Au vu des négociations salariales dans les entreprises , la Banque de France anticipe une hausse du salaire moyen par tête de 5,5 % l’an prochain, après 5,4 % en 2022, « sans voir de signe d’amorce d’une spirale prix-salaire ». Les créations d’emplois marqueraient le pas. Dans le contexte actuel d’inflation élevée, le pouvoir d’achat par habitant se stabiliserait tout de même, soutenu par la revalorisation de certaines prestations sociales, après un recul de 0,5% cette année. Ces projections ont été réalisées avant la présentation du nouveau format du bouclier tarifaire qui sera mis en œuvre à partir de janvier prochain mais avec des hypothèses « assez proches ». La consommation des ménages serait ainsi en hausse modeste de 0,6 % l’an prochain. Les ménages puiseraient néanmoins légèrement dans leur bas de laine, le taux d’épargne revenant à 15,8 % du revenu disponible contre 16,2 % cette année.

De son côté, le cabinet LHH est moins généreux dans ses prévisions pour 2023, mais elles portent sur des secteurs plus spécifiques. Les employeurs promettent déjà une revalorisation des salaires de 3,5%. Un taux qui reste nettement inférieur à l’inflation constatée cette année (+5,8% sur un an en août, selon les premières estimations de l’Insee), toutefois. À noter que les pratiques vont différer selon les secteurs. Ainsi, les entreprises de l’industrie se montrent particulièrement raisonnables : après des années avec des taux nettement supérieurs à ceux prévus au niveau national, elles prévoient une augmentation des salaires de 3,5% l’année prochaine.