Immobilier neuf : la crise se confirme, effondrement des réservations, avec ce paradoxe d’une hausse continuelle des prix du neuf

Ventes et réservations en chute libre

Le nombre de logements neufs mis en vente a chuté de près de 12% au deuxième trimestre 2022. Les réservations dégringolent aussi. Selon les chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, la commercialisation de logements neufs au deuxième trimestre 2022 a chuté de 11,7% par rapport à la même période de 2021. L’effet de comparaison est particulièrement défavorable car il y a un an, à la même époque, l’activité avait profité d’un effet de « rattrapage » après les confinements de 2020. Au total, 28.733 logements neufs destinés aux particuliers ont été mis sur le marché. La chute des mises en vente est encore plus marquée pour les maisons individuelles (-13,9 %) que pour les appartements (-11,5 %).

Les prix du neuf en hausse de 5% sur un an !

Trop c’est trop ! Les prix de vente moyens du neuf ont continué d’augmenter au deuxième trimestre, de 4,9 % pour les appartements contre 5,2 % pour les maisons individuelles. Cette hausse des prix de l’immobilier neuf, cumulée avec la hausse du coût de financement avec la remontée des taux d’intérêt des crédits immobiliers, font chuter les demandes des acheteurs. Le coût relatif des crédits immobiliers n’a jamais été aussi élevé qu’actuellement, approchant ainsi les 4,7 années de salaire, uniquement pour rembourser les intérêts. Les taux relativement faibles incitant les emprunteurs à s’endetter sur le très long terme, ce qui coûte évidemment plus cher.
Le stock de logements neufs à vendre est historiquement bas (6 mois de stocks, versus 12 mois habituellement). Les prix des biens neufs à vendre voient leur prix grimper, à la fois sous la pression des prix des matériaux, mais également avec le marché, la confrontation entre l’offre, très limitée, et une demande, toujours forte.

13.5% des réservations annulées

Dans le même temps, le nombre de réservations de logements neufs a dégringolé de 13% sur un an à 27.909 logements. Signe qui ne trompe pas, les réservataires sont désormais également 13.5% à renoncer à leurs achats. Bien évidemment, en cause le défaut de financement. Avec la hausse des taux d’intérêt, les emprunteurs n’ayant pas un apport suffisant se voient refuser leur demande de prêt. Une protection le plus souvent imposée par le taux d’usure. Souvent critiqué, cette mesure permet toutefois d’éviter le pire. La France connaissant actuellement un pic de défaut de remboursement des crédits, une explosion des incidents de paiements, en hausse de 30% sur une année.