La suppression promise de la CVAE en 2023 a du plomb dans l’aile, chose promise, chose due ?
La suppression de la CVAE en 2023 remise en cause
Le projet de loi de finances pour 2023 sera dĂ©licat. Le budget doit faire avec un dĂ©ficit abyssale, avec l’amortissement de l’envolĂ©e des prix pour les Français. Afin de tenter de prĂ©server le budget du pays, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmĂ© ce lundi que le gouvernement revenait sur sa promesse initiale de supprimer 8 milliards d’euros d’impĂ´ts de production dès 2023, prĂ©fĂ©rant Ă©taler cette mesure sur deux annĂ©es.
Une dĂ©cision qu’il justifie au nom du « souci d’Ă©quilibre des finances publiques » au moment oĂą la prĂ©vision de croissance pour l’an prochain paraĂ®t devoir ĂŞtre rĂ©visĂ©e nettement Ă la baisse. « Tenir l’objectif d’un dĂ©ficit Ă 5 % du PIB en 2023 va ĂŞtre rock’n’roll au vu du nouveau contexte Ă©conomique », prĂ©vient une figure de la majoritĂ©.
Baisse en deux années
La suppression des 8 milliards d’euros de la CVAE sera Ă©talĂ©e dans le temps, avec une première baisse de 4 milliards en 2023, du fait de la dĂ©gradation de la situation Ă©conomique, a annoncĂ© ce lundi le ministre de l’Economie. La prĂ©vision de croissance pour l’an prochain va ĂŞtre revue, sans doute autour de +1 %. L’objectif d’un dĂ©ficit Ă -5 % du PIB va ĂŞtre difficile Ă tenir.
« Nous supprimerons la cotisation sur la valeur ajoutĂ©e des entreprises (CVAE) mais nous supprimerons cet impĂ´t de production en deux fois, en 2023 et en 2024. Dès 2023, il y aura une baisse de 4 milliards de cet impĂ´t de production pour toutes les entreprises », a expliquĂ© le ministre sur LCI. Celui-ci, tout comme la Première ministre, avait pourtant assurĂ© Ă l’universitĂ© d’Ă©tĂ© du Medef, fin aoĂ»t, que cette baisse serait effective en totalitĂ© l’an prochain, comme Elisabeth Borne l’avait promis dans son discours de politique gĂ©nĂ©rale en juillet .
DĂ©ficit public Ă 5%
En rĂ©alitĂ©, le ministre de l’Economie a fait comprendre qu’il n’avait guère le choix, s’il voulait tenir l’objectif d’un dĂ©ficit public contenu Ă 5 % du PIB en 2023. « C’est plus difficile, mais nous tiendrons » cet objectif, a-t-il affirmĂ©. Pour boucler son budget, le locataire de Bercy doit faire un futur bouclier tarifaire sur les prix de l’Ă©nergie qui, mĂŞme amoindri, promet de coĂ»ter très cher. Et surtout, les perspectives Ă©conomiques se sont nettement assombries en quelques semaines.