PĂ©nurie de carburants en France : nationaliser les raffineries ne serait pas si illogique

Les Français ne sont pas des otages à monétiser contre des hausses de salaire

Ce lundi, les chiffres de stations-service touchĂ©es en France Ă©taient comparables Ă  ceux de dimanche, oĂą 29,4 % des points de vente connaissaient des difficultĂ©s, mais 48,4 % dans les Hauts-de-France et 33,9 % en Ile-de-France. Les problèmes commencent toutefois Ă  s’accumuler. Les bus du dĂ©partement de l’Essonne ont ainsi annoncĂ© qu’ils ne fonctionneraient pas ce mardi en raison de la pĂ©nurie de carburant.

La goutte d’essence qui peut faire dĂ©border le rĂ©servoir

Les Français sont d’une gentillesse exemplaire. ĂŠtre pris en otages pour leurs transports, pour leur alimentation en Ă©nergie, et dĂ©sormais pour la distribution de carburants, le peuple de la RĂ©volution a bien pris de l’âge. Les pays Ă©trangers ne s’y trompent pas. La France se crĂ©Ă© elle-mĂŞme ses propres soucis. Le pays du nuclĂ©aire contraint de se servir Ă  la soupe populaire de l’Ă©lectricitĂ© produite par des centrales Ă  charbon tourne sans cesse sur les mĂ©dias amĂ©ricains. Preuve d’une organisation calamiteuse, le pays des mangeurs de grenouilles subit encore des grèves que nous envient les pays anglosaxons. Mais pour les Français, dont la vie n’est que tissĂ©e de pĂ©nuries et de prix qui grimpent, la coupe est pleine. L’idĂ©e de renationaliser les secteurs critiques de l’Ă©conomie pourrait bien gagner l’esprit du plus grand nombre. Le pays ne progressera pas sur un champ de grèves aux dĂ©pens de la population.

Italie et Allemagne, nationalisations en vue

Nos pays voisins ne veulent pas subir le dictat de sociĂ©tĂ©s privĂ©es pour l’Ă©conomie de leur pays. L’Italie et l’Allemagne, pour des raisons diverses, nationalisent une partie des raffineries. Alors que la France s’enlise dans des dĂ©bats philosophiques sur l’existence de super profits, le ras-le-bol du peuple est une nouvelle fois prise comme monnaie d’Ă©change pour des hausses de salaires de quelques-uns.

Du mieux Ă  venir

Une fois de plus, les politiques ont un train de retard. Le discours du gouvernement reste nĂ©anmoins le mĂŞme : la situation devrait s’amĂ©liorer dans les prochains jours. La principale raison de cet optimisme : la hausse des importations de carburants. EnclenchĂ©e aux premiers jours du mouvement, elle s’est accentuĂ©e ces derniers jours. Les pĂ©troliers n’hĂ©sitent pas Ă  surpayer le gazole qu’ils achètent en grandes quantitĂ©s sur le marchĂ© de Rotterdam. Un non-sens absolu.