Vendanges : 2022 sera une excellente année pour les vins, Bordeaux, Bourgognes et Champagnes
Des vendanges 2022 précoces, après un été caniculaire
Dans le Bordelais, jamais les vendanges n’auront dĂ©butĂ© aussi tĂ´t pour les blancs. Pas moins de 15 jours d’avance. Avec cette chaleur les grumes sont petites, mais la qualitĂ© et le taux d’alcool sont largement au rendez-vous. En Bourgogne, mĂŞme son de cloche. Un millĂ©sime 2022 prĂ©coce, mais les pluies des derniers jours vont faire grimper la quantitĂ©. Les vendanges vont dĂ©buter fin aoĂ»t. En Champagne, ce n’est pas un record, mais dĂ©buter les vendanges le 20 aoĂ»t, ce n’est pas commun. Toujours est-il que cet Ă©tĂ© très chaud a favorisĂ© le dĂ©veloppement des grappes, et l’eau de ces derniers jours va les faire gonfler davantage. De quoi avoir de la quantitĂ© et de la qualitĂ©.
Champagne : 2022 sera une année exceptionnelle
Le champagne est le seul vin Ă ne pas ĂŞtre millĂ©simĂ©, c’est dommage. En effet, malgrĂ© un Ă©tĂ© très chaud et sec, les professionnels du champagne s’attendent Ă une très bonne rĂ©colte 2022, tant sur le plan de la quantitĂ© que de la qualitĂ©. Ils espèrent reconstituer leurs rĂ©serves, fortement entamĂ©es par la mauvaise rĂ©colte de l’annĂ©e dernière. Le rendement fixĂ© cette annĂ©e pour la rĂ©colte du Champagne, 12.000 kg par hectares - le plus haut depuis quinze ans -, devrait ĂŞtre facilement atteint.
Canicule et sĂ©cheresse n’ont pas eu d’effets nĂ©gatifs sur la vigne
Mieux, les lĂ©gères pluies de ces derniers jours ont permis une maturation idĂ©ale d’après les vignerons du rĂ©seau Matu, qui opèrent depuis le 8 aoĂ»t des prĂ©lèvements dans les diffĂ©rentes zones de l’appellation.
Météo ultra-favorable
« Le poids des grappes avoisine 135 grammes. Le taux de sucre moyen de sucre atteint 8,5 °, il devrait ĂŞtre de 10,5 environ au moment de la vendange. C’est très bien », dĂ©taille François Pierson, prĂ©sident de l’Association Viticole Champenoise (AVC), gestionnaire du rĂ©seau Matu. Selon tous les observateurs, la qualitĂ© sera donc au rendez-vous. « Cette annĂ©e, les planètes ont Ă©tĂ© particulièrement bien alignĂ©es », constate lui aussi Charles Armand de Belenet, directeur gĂ©nĂ©ral de la maison Bollinger, dont la rĂ©colte devrait s’Ă©tendre du 24 aoĂ»t Ă la mi-septembre.
En rechargeant le sous-sol crayeux, qui agit comme une vĂ©ritable Ă©ponge, les pluies du printemps ont permis de compenser la sĂ©cheresse de l’Ă©tĂ©. Le beau temps a, en outre, eu l’avantage d’empĂŞcher le dĂ©veloppement des maladies, mildiou ou botrytis notamment. RĂ©sultat : le rendement fixĂ© cette annĂ©e, 12.000 kg par hectares - le plus haut depuis quinze ans -, devrait ĂŞtre facilement atteint. Un vrai soulagement pour les professionnels de la filière après deux annĂ©es particulièrement Ă©prouvantes.
Reconstitution de la réserve
En 2020, la crise sanitaire a entraĂ®nĂ© une chute des ventes de champagne de 18 %. En 2021, la mĂ©tĂ©o catastrophique avait amputĂ© la rĂ©colte de moitiĂ©, contraignant les maisons Ă puiser massivement dans leur fameuse « rĂ©serve », le stock de vin des annĂ©es antĂ©rieures destinĂ© Ă compenser les rĂ©coltes dĂ©ficitaires. « Si aucun accident ne vient troubler la vendange, les maisons, dont beaucoup sont en rupture, vont pouvoir reconstituer des rĂ©serves, divisĂ©es par deux l’annĂ©e dernière. C’est très positif, la demande Ă©tant pour l’heure au rendez-vous », poursuit Charles-Armand de Belenet.
Selon le CIVC, les expĂ©ditions ont progressĂ© de 14 % au cours du premier semestre. « MĂŞme si nous sommes confiants, nous restons prudents en raison de la conjoncture internationale, de l’inflation et de son impact sur le moral des mĂ©nages », tempère toutefois Maxime Toubart.
Les professionnels misent sur un maintien de ces hauts niveaux de ventes. Pour rĂ©pondre Ă la demande, y compris les annĂ©es noires, la filière vient d’ailleurs de renforcer son système de rĂ©serve en adoptant un nouveau dispositif, baptisĂ© « sortie diffĂ©rĂ©e de rĂ©serve ». Celui-ci doit permettre de lisser encore davantage sur plusieurs annĂ©es les obligations de rendements, chaque producteur Ă©tant tenu en principe de respecter un volume par hectare prĂ©cis Ă chaque rĂ©colte. L’interprofession s’attend Ă vendre 325 millions de bouteilles cette annĂ©e.